Les principaux métiers dans une agence web

Aujourd’hui me voilà parti pour décrire sommairement les principaux métiers qui constituent ma vision de l’agence web classique. Ils sont directement liés aux problématiques relatives à la création de site internet et leur visibilité. On relèvera donc 2 grandes catégories que sont la partie création de site et la partie visibilité dans les objectifs d’un client, cependant, la plupart des métiers sont transversaux.

Un infographiste ou intégrateur peut par exemple être amené à travailler sur le code d’un site (création) puis sur une newsletter (visibilité) et il en va de même pour un développeur. On pourrait croire à tort que d’autres métiers sont beaucoup plus spécialisés, comme par exemple celui de responsable SEO mais ce serait là encore une erreur ! Le référenceur pour bien faire son job aura aussi à l’oeil l’ergonomie du site client (rapidité de temps de chargement des pages par exemple) et le responsable Adwords veillera à la correspondance entre les annonces publicitaires et les pages de chute sur le site client. Bref, dans une agence web, tout est affaire de transversalité, mais passons en revue quelques uns des principaux métiers.

Le technico-commercial

Alors certes ce n’est pas le métier le plus glamour de l’univers du web mais c’est celui qui permet à tous les autres d’avoir du boulot ! Le commercial d’agence prospecte et doit vous donner envie de commander chez son agence  un magnifique site web ! Néanmoins, l’aspect technique doit faire partie de son argumentaire pour proposer au prospect la solution qui lui est la plus adaptée (et pas forcément la plus chère…). La semaine d’un commercial se compose d’une phase de prospection téléphonique (et/ou email), de prospection physique puis de rendez-vous. Il est susceptible d’élaborer des devis (suivants les agences les attributions changent) et de faire signer bons de commandes et conditions générales de vente. Il réalise également ce qu’on appelle le « remarketing » c’est à dire qu’il peut proposer aux clients existants de nouvelles prestations (l’univers du web évolue en permanence de même que le design, donc des améliorations de site internet sont possibles facilement tous les 2 ans). Le commercial dispose d’un moral d’acier, d’un optimisme naturel et d’une motivation sans faille. Il sait parler aux hommes et aux femmes, tant sur le fond que sur la forme pour être efficace et établir une bonne relation entre l’agence et le client.

L’infographiste, intégrateur

Suivant la taille des agences, les 2 métiers peuvent être distincts. La fonction « infographiste » va concerner tout ce qui touche à la création visuelle. Il va manipuler des logiciels du type Photoshop, Illustrator, Indesign, After Effects (pour la vidéo) et autres outils de traitement de l’image. Son objectif est de « faire du beau » c’est donc fondamentalement un artiste et il doit en avoir la créativité. Néanmoins, cette créativité s’exerce dans les bornes de l’identité du client, elle est donc normée par une charte graphique. Cette charte qui constitue l’identité du client peut avoir été préalablement créée et donc imposée à l’infographiste, ou alors elle doit être conçue en fonction de l’activité du client, de son positionnement ou de son environnement.

L’intégration est la partie du travail qui fait intervenir la dimension « internet » et ses subtilités de codage. En effet, une page web n’est pas une image fixe créée sous Photoshop. C’est un assemblage d’éléments qui interagissent et qui doivent pouvoir être lus sur plusieurs écrans (un site internet peut être vu sur un écran d’ordinateur, une tablette ou un smartphone qui ont tous des tailles et des orientations différentes, plutôt paysage, plutôt carré, plutôt portrait…). En outre, le client veut pouvoir intervenir sur son site pour modifier indépendamment les textes ou les images. Bref, il faut donc coder tout cela, et l’intégrateur devra donc assumer une mission à la croisée des chemins entre le design et le code. Il manipulera principalement du code html et des feuilles de styles css, sans être complètement ignorant du jquery et du javascript même si là on se rapproche de plus en plus du travail du développeur.

Le développeur

Le développeur (qui retrouvera des pans de sa vie dans l’excellent Les joies du code) a un profil encore plus geek que l’infographiste intégrateur (lui plutôt fan des sites de design et des nouveautés de chez Apple). Sa mission est de créer, marier, assembler des fonctionnalités (spécifications) voulues par le client. Ce terme est extrêmement généraliste et peut désigner des contraintes techniques qui nécessitent quelques heures à quelques mois de boulot suivant ce que veut le client. Exemples :

– « Je veux que mon site e-commerce affiche un bandeau rouge, « attention dernières pièces à saisir » quand le stock est inférieur à 10″ : nécessitera au plus 1h de travail

Mais

– « Je veux que quand une commande de chaussures est passée sur mon site e-commerce cela s’enregistre aussi dans mon logiciel de gestion de stock du magasin  » : nécessitera sans doute 3 semaines pour développer une passerelle entre les 2.

Bref, le développeur est amené à manipuler un niveau de code bien plus complexe que l’intégrateur, et avec une dimension plus fonctionnelle qu’artistique. Son niveau technique est un des plus élevé de l’agence car il doit comprendre les nombreuses interactions des lignes de codes, et en dépit de son look confus (stéréotype parfois avéré !) il doit connaître  avec limpidité la structure globale des produits développés.

Le consultant en référencement (et visibilité web dans son ensemble)

Là encore on pourrait mettre plusieurs métiers dans cette appellation : le spécialiste SEO (référencement Google naturel pour l’essentiel), le gestionnaire de campagne Adwords, le community manager, le consultant en stratégie e-mailing… Nul doute que les plus grandes agences web peuvent mettre un visage derrière chaque appellation (pour autant de zéro de plus sur le budget final de la prestation :-) ) mais ces professions sont souvent assurer par une seule et même personne. La problématique qui les motive est souvent commune : comment rendre le site du client visible ? Il s’agit d’adopter la bonne stratégie de visibilité, la bonne synergie compte tenu de la concurrence sur le secteur du client, des canaux préférentiels de sa cible et surtout, de son budget.

Ce consultant doit effectuer une veille permanente des évolutions du SEO (optimisation moteur de recherche) et du SMO (optimisation médias sociaux) car les équilibres sont fragiles et les conseils que l’on donne au client sont souvent fondés sur de l’empirisme (car les algorithmes des moteurs sont tenus secrets). Par conséquent il faut en permanence collecter des retours d’expérience, essayer ce qui fonctionne ou non et éviter de faire prendre des risques inconsidérés au client (pour faire simple Google autorise la course, mais pas le dopage et les contrôles sont assez aléatoires). Bref, le consultant en référencement se remet perpétuellement en question et ne s’endort jamais sur ses lauriers. C’est un expert prudent ainsi qu’un funambuliste hors pair.

Le chef de projet

Cette fonction est assurée par une personne pouvant comprendre tous les intervenants précédents pour les faire avancer ensemble dans le respect du cahier des charges du client (spécifications techniques, délais, budgets et aussi « esprit » de la création voulue, qui ne figure pas toujours dans les lignes du cahier des charges). Le chef de projet doit posséder un savoir technique de base sur les différents domaines pour en comprendre les enjeux, sans avoir besoin d’être un expert. Souvent, techniquement, il sera moins fort que chacun des spécialistes pris dans son domaine. Sa valeur ajoutée réside dans le management et la conduite du projet commun, ce qui implique au delà d’un savoir faire, un savoir faire-faire et un savoir être.

Conclusion

Une agence web fonctionne grâce à de nombreux métiers différents et c’est autant de compétences synergiques qu’il faut pour réaliser un site internet de qualité. Les technologies du web avancent à une vitesse effrénée, si bien que pour réussir dans ces métiers il faut aimer le changement, la veille, l’innovation et avoir le goût de l’exploration. Les créations de sites sont de mini-aventures entrepreneuriales à chaque fois, si bien qu’au final, il faut qu’un projet soit aussi bien conduit par quelqu’un disposant d’une vision d’ensemble, que par des spécialistes de chaque domaine technique mis en jeu.